LA GLYCÉMIE

Publié par Émilie D. le

 

ARticle "La Glycémie" - Le Blog Des Infirmières

Tout le monde le sait : le sucre, c’est la vie ! Véritable carburant du corps humain, chacun d’entre nous a déjà ressenti un « coup de mou » lors d’une activité physique un peu intense où lorsque, pressé par le temps, nous n’avions pas prit de petit-déjeuner et que le repas de midi s’est fait attendre...

Cette sensation de malaise est due à un taux de sucre trop faible dans le sang appelé « hypoglycémie ».

Nous allons voir dans cette article, qu’est-ce que la glycémie, quelles sont ses complications et que faire en cas de taux de sucre dans les chaussettes :-D !

Au sommaire de cet article :

  1. Qu’est-ce que la glycémie ?
  2. L'hypoglycémie
  3. L'hyperglycémie
  4. Les diabétiques => Type 1 / Type 2

 

1. Qu'est-ce que la glycémie ?

La glycémie est le taux de glucose (sucre) dans le sang, ou plus exactement dans le plasma sanguin.

Elle est mesurée en général en millimoles de glucose par litre de sang (mmol/L), en milligramme de glucose par décilitre de sang (mg/dL), ou encore en gramme de glucose par litre de sang (g/L).

La glycémie varie en fonction de si l'individu est à jeun (glycémie pré-prandiale) ou s’il vient de s’alimenter (la glycémie post-prandiale).

Elle varie aussi en fonction de l’âge et lors d’une grossesse.

La régulation de la glycémie est un système de régulation complexe, mettant en œuvre des hormones (dont les deux antagonistes insuline, hypoglycémiante, et glucagon, hyperglycémiant) ainsi que divers organes (pancréas, foie, rein).

 

Comment le corps régule la glycémie :

Le glucose est une molécule essentielle pour le fonctionnement cellulaire car elle est la principale source d'énergie. Fournie par l'alimentation, elle pénètre dans l'organisme au niveau de l'intestin et est distribué dans tout l'organisme grâce au sang.

La concentration de glucose dans le sang (la glycémie), chez une personne en bonne santé, est toujours comprise entre 0.8 et 1.2 g/L dans le plasma sanguin. C’est ce que l’on appelle une constante physiologique.

 

Parmi tous les organes intervenant dans la régulation du taux de sucre circulant dans le plasma sanguin, le pancréas est l’organe qui a un rôle principal.

Le pancréas est un organe comportant deux ensembles cellulaires : l’essentiel de sa masse (99%) est constitué par les cellules appelées acini, sécrétrices du suc digestif déversé dans l’intestin par deux canaux collecteurs.

Le reste du pancréas est constitué d’amas cellulaires dispersés entre les acini : les îlots de Langerhans. Ces îlots sont dépourvus de canaux mais irrigués par des capillaires sanguins.

Les cellules des îlots de Langerhans participent à la régulation de la glycémie en dehors de toute connexion nerveuse, par l’intermédiaire du sang, en y libérant une ou des substances.

Le pancréas contient environ un million d’îlots de Langerhans. Du fait de leur petite taille, ils ne représentent que 1% de la masse du pancréas. Les cellules β (béta) qui produisent l’insuline sont les plus nombreuses et sont localisées au centre de l’îlot. Les cellules α (alpha) élaborent le glucagon et  occupent une position périphérique.

Les cellules α et les cellules β libèrent directement le glucagon et l’insuline dans le sang. Les îlots étant richement irrigués, ce mode de sécrétion, sans l’intermédiaire d’un canal excréteur, est dit endocrine. On parle de pancréas endocrine.

Le Pancréas - Le Blog Des Infirmières

 

L’élément le plus important dans la mise en jeu de la sécrétion de l’insuline ou du glucagon est la concentration de glucose dans le sang qui circule à travers le pancréas.

Dans les conditions physiologiques, pour une glycémie oscillant autour de 1g/L, un peu d’insuline et un peu de glucagon sont libérés dans le sang par les cellules β et α. Si la glycémie augmente, la sécrétion insulinique hypoglycémiante augmente elle aussi rapidement, celle de glucagon diminue. A l’inverse, une baisse de la glycémie élève rapidement la sécrétion de glucagon hyperglycémiant (le glucagon a ainsi un rôle protecteur contre l’hypoglycémie) et diminue la sécrétion d’insuline hypoglycémiante. En cas d'abondance alimentaire, l'insuline stimule la conversion des glucides en acides gras, en vue de leur stockage dans le tissu adipeux. Dans cette situation d'abondance alimentaire, après les repas, l'insuline bloque la production de glucose par le foie.

 

Mode d’action de l’insuline et du glucagon sur leurs cellules cibles:

Insuline et glucagon sont véhiculés par le sang et peuvent ainsi atteindre toutes les cellules de l’organisme.

Pourtant, seules certaines cellules, les cellules cibles de ces substances répondent en modifiant leur métabolisme. Il s’agit des cellules des muscles, du foie et des tissus adipeux (tissus contenant de la graisse). Ce sont les lieux de stockage du glucose.

La capacité de répondre dépend de la présence de récepteurs spécifiques ayant une grande affinité, les uns pour l’insuline, les autres pour le glucagon. La liaison entre la molécule d’insuline ou de glucagon et son récepteur situé dans la membrane plasmique des cellules du foie entraîne l’activation des enzymes qui vont catalyser, selon le cas, la synthèse ou la dégradation du glycogène (réserve de glucose dans l'organisme). Les cellules musculaires et les adipocytes (cellules de stockage des lipides) possèdent aussi des récepteurs membranaires spécifiques de l’insuline.

 

Les 3 états de la glycémie :

 Hypoglycémie Inférieur à 0.60g/l
Glycémie normale

À jeun : entre 0.70g/l et 1.10g/l

1h30 après un repas : inférieur à 1.40g/l

Hyperglycémie à jeun Supérieur à 1.10g/l

Moyens de mesure

La glycémie se surveille de deux façons :

  • En laboratoire d’analyses médicales : pour mesurer sa glycémie à jeun par un prélèvement veineux.
  • Avec un lecteur de glycémie pour contrôler plusieurs fois par jour sa glycémie capillaire (sur une goutte de sang) à des moments précis. C’est ce qu’on appelle vulgairement l’HGT (hemoglucotest).

 

Les résultats d’un HGT peuvent être altérés en cas de :

  • État de choc, œdèmes, hypothermie (vasoconstriction périphérique)
  • Goutte de sang insuffisante ou diluée (présence d’eau sur les doigts)
  • Bandelette altérée ou périmée ou ne correspondant pas à la puce de calibration
  • Interprétation des résultats incorrecte (confusion des unités de mesure)
  • Utilisation d’alcool pour désinfecter la peau avant la ponction (Cela dénaturerait l’enzyme contenue dans la bandelette et fausserait donc les résultats).

 

2. L’hypoglycémie :

L’hypoglycémie se traduit par une baisse anormale du glucose dans le sang (glycémie inférieure à 0.70 g/l).

Les symptômes de l’hypoglycémie sont propres à chacun mais généralement, ils se manifestent par :

  • Sueurs;
  • Pâleur;
  • Fringale;
  • Vision floue;
  • Tremblements;
  • Sensation de faiblesse;
  • Troubles de l'humeur (tristesse, agressivité ou euphorie).

 

En fonction des résultats, il faut re-sucrer la personne avec l’équivalent de 15 grammes de glucides soit : 3 morceaux de sucre ou une briquette de jus de fruit, une petite canette de soda non light, 1 cuillère à soupe de confiture ou de miel.
Vérifiez la glycémie 15 minutes plus tard et complétez le sucrage si elle est particulièrement basse.

Si l’individu est inconscient, le traitement doit être réalisé par voie intraveineuse : 2 ampoules (3 à 6 en tout) de glucosé G30% par voie intraveineuse directe en 1 à 3 minutes. Une ampoule de 20cc contient 6g de glucose. Relayé par une perfusion de sérum glucosé à 10%.

Test diagnostique et thérapeutique : le réveil est immédiat (dans les 15 minutes). Profiter du réveil pour administrer 20 à 25 g de glucides par voie orale.

 

Il est à noter que la sensibilité à l’hypoglycémie diminue au fur et à mesure de la survenue des crises. Autrement dit, plus l’individu fera de crises d’hypoglycémie moins il en sentira les effets et plus il risquera le malaise.

De plus, l’hypoglycémie sévère non corrigée peut induire une nécrose cellulaire responsable de séquelles.

En l’absence de prise en charge, les complications sont nombreuses et les séquelles très sévères :

  • Œdème cérébral post-hypoglycémique ;
  • Séquelles neurologiques irréversibles ;
  • Troubles neuro-psychiques durables : comitialité, troubles mnésiques, déficits moteurs ;
  • Fractures, accidents de la voie publique… 

Le coma hypoglycémique est la complication la plus fréquente et la plus redoutable : il s’installe rapidement, n’est pas forcément précédé de signes avant coureurs, c’est une urgence vitale.

 

3. L’hyperglycémie :

Une hyperglycémie ponctuelle n’a pas de conséquence grave à court terme (sauf si elle est très élevée, notamment supérieure à 5 ou 6 g/l ou fréquente).

Les débuts d’une hyperglycémie sont en général sans symptôme. Il est donc nécessaire de contrôler régulièrement la glycémie. Les causes d’hyperglycémie peuvent être diverses (doses du traitement inadaptées, repas riche en glucides, infections, stress...).

Si l’hyperglycémie se prolonge, les signes suivants apparaissent :

  • Fatigue
  • Soif
  • Langue sèche
  • Urines abondantes

Si la glycémie est supérieure à 2.50 g/l il faut effectuer une bandelette urinaire à la recherche d’acétone. (Avec certain lecteur glycémique il est possible de rechercher une cétonémie capillaire).

 

L’Acido-cétose :

L’acido-cétose consiste en une élévation de l’acidité du sang liée à l’accumulation de substances toxiques pour l’organisme appelées corps cétoniques.

Elle est la conséquence d’une concentration d’insuline trop faible dans le sang, c’est une urgence médicale qui nécessite une hospitalisation.

Lorsque le corps ne peut pas utiliser son carburant énergétique principal, le sucre, il consomme ses graisses de réserve. Les corps cétoniques sont des substances issues de la transformation des graisses en glucose par le foie, ils sont ensuite éliminés dans les urines.

 

Conduite à Tenir :

  • Installation immédiate aux Urgences et prélèvements (NFS, Ionogrammes sanguins répétés, Glycémie, Gaz du Sang, Ionogramme urinaire)
  • ECG systématique (en raison de la dyskaliémie, et recherche d’Infarctus du myocarde)
  • Monitorage avec surveillance toutes les heures pendant 8h puis toutes les 2h : pouls, TA, glycémie au doigt, acétone (urines), diurèse
  • Hospitalisation en Unité de soins Intensifs ou en UHCD (Unité d’Hospitalisation de Courte Durée) ou en diabétologie.

 

Traitement curatif :

  • Insulinothérapie par voie intraveineuse (au Pousse seringue électrique).
  • Réanimation hydro électrolytique : remplissage vasculaire par macromolécules en cas de collapsus et correction de la perte hydrique.
  • Pose d'une sonde gastrique en cas de coma ou d’acidose profonde
  • Pose d'une sonde urinaire +++ (contrôle de la diurèse)

 

4. Le diabète:

Le diabète est une pathologie qui se caractérise par une hyperglycémie chronique. Chez le diabétique le système de régulation de la glycémie par insuline/glucagon ne fonctionne pas ou mal.

Un diabète est avéré lorsque la glycémie à jeun est égale ou supérieure à 1,26g/l à deux reprises ou égale ou supérieure à 2g/l à n’importe quel moment de la journée.

Il existe deux types de diabète : Le diabète de Type 1 (Diabète insulino-dépendant) et le diabète de Type 2 (Diabète non insulino-dépendant).

 

LE DIABETE INSULINO-DEPENDANT (DID)

C’est le diabète découvert chez les personnes jeunes (enfants, adolescents et jeunes adultes).

Il est le résultat de la disparition des cellules bêta du pancréas entraînant une carence totale en insuline. Le corps, ne fabriquant plus du tout d’insuline doit alors subir un apport d’insuline soit sous forme d’injections sous-cutané ponctuelles, soit avec une pompe à insuline implantable et portative administrant l’insuline en continu.

 

LE DIABETE NON INSULINO-DEPENDANT (DNID)

Il apparaît généralement chez les personnes âgées de plus de 40 ans. Le surpoids, l’obésité et le manque d’activité physique sont les causes révélatrices du diabète de type 2. Indolore, il peut passer inaperçu pendant 5 à 10 ans, jusqu’à l’apparition des premières hyperglycémies et donc du diagnostic.

Deux anomalies sont responsables de l’hyperglycémie dans le diabète de type 2 :

  • Le pancréas fabrique toujours de l’insuline mais pas assez par rapport a la glycémie : c’est l’insulinopénie.
  • Soit cette insuline agit mal : c'est l’insulinorésistance

Ce diabète est traité par des mesures hygiénico-diététiques puis par des traitements anti-diabétiques oraux et/ou injectables.

 

Les complications du diabète

Les hyperglycémies répétées et prolongées entraînent à long terme une altération des nerfs et des vaisseaux sanguins présents dans tout le corps et mener, à terme, a une cécité, des atteintes des pieds pouvant mener à des amputations, des infarctus, des accidents vasculaires cérébraux ou une insuffisance rénale.

 

 

Malgré la recherche médicale, le diabète reste une maladie qui se soigne très bien MAIS qui ne se guérit pas ! D’où l’importance de garder tout au long de sa vie une bonne hygiène alimentaire et pratiquer une activité physique et régulière ;-) !

 

Lecteur de glycémie - Le Blog Des Infirmières

 

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